Le tapis léopard a longtemps orné les salons de l’Empire, s’est glissé sous les fauteuils de Malmaison grâce à Joséphine de Beauharnais, et s’est offert une seconde vie dans les intérieurs de la décoratrice avant-gardiste Madeleine Castaing dans les années 30.
Depuis plus de deux siècles, le motif léopard n’a jamais vraiment disparu — il s’est simplement fait discret, en attendant son heure. En 1967, Diana Vreeland résumait déjà sa force tranquille : « I never met a leopard print I didn’t like. » Une manière de rappeler que ce motif, loin de la provocation, tient surtout du classique.
Aujourd’hui, le tapis léopard revient — plus feutré que clinquant. Jacquards mordorés, velours curry, palettes biscuit ou sépia : il joue la carte du chic graphique.
À poser sous un canapé sobre ou dans un couloir étroit, il signe l’espace sans jamais l’écraser. Ni criard, ni sage — juste ce qu’il faut d’assurance.
Sélection léopard à adopter
Tapis “Himani” tête de léopard — Doing Goods
Un petit format facétieux (101 × 100 cm) et tout doux, tufté artisanalement en laine certifiée GoodWeave ; parfait devant un dressing ou en descente de lit. Fleux, à 185 €.
Tapis “Loony Leopard” XXL — Doing Goods
Ce grand tapis de 2,50 m de long et 100 % laine, à la palette caramel réchauffera n’importe quel salon épuré. À 695 € chez Fleux.
Tapis “Léopard” — Maison Deux
Tapis rectangulaire en laine de Nouvelle‑Zélande, tufté à la main en Inde et labellisé GoodWeave. Maison Deux, dès 749 € le plus petit modèle en 170 x 240 cm.
Tapis “Fauve Naturel” — Toulemonde Bochart
Tapis tout doux (95 % laine, 5 % viscose pour le filet coloris or) au motif léopard réinterprété façon Castaing. Toulemonde Bochart, à partir de 1 850 € (trois tailles disponibles).
Tapis “Thelma” — La Redoute Intérieurs
Mix laine/lyocell pour ce tapis au motif léopard minimaliste qui saura s’intégrer aisément dans tout intérieur. La Redoute, dès 150 €.
Tapis “Leovah” — Nazar Rugs
Touche d’exotisme élégante pour ce tapis au motif léopard de chez Nazar Rugs, à partir de 109 € pour le petit modèle (quatre formats jusqu’à 200 × 290 cm).
Tapis “Leonore Gold” — Urban Outfitters
Chenille de coton imprimée, légère et douce, bordure graphique qui encadre le motif. Urban Outfitters, à 169,00 € au lieu de 229,00 €.
Palette, matière, échelle : les trois garde‑fous pour bien choisir son tapis léopard
Couleurs : la palette qui dompte le fauve
Des tons biscuit, sable ou sépia se lisent comme une simple texture. Plus le fond tire vers l’ivoire, plus le motif s’affirme : grand rectangle crème + rosettes chocolat = statement assumé ; brun moyen + taches presque ton sur ton = neutralité sophistiquée.
Matières : la texture qui change tout
Un tuftage main 100 % laine (Doing Goods, Maison Deux, label GoodWeave) donne l’épaisseur et un fini mat lumineux recherchés au sol. Une chenille de coton imprime un charme vintage, quand un poly‑blend antitache apaise le budget d’un premier appartement.
Échelle & dimensions : quand la taille fait le style
La répétition serrée façon tapis Wilton crée un effet « tweed exotique », rosettes XXL ouvrent la voie d’un maximalisme contrôlé. Posé au sol, le léopard agit alors comme un tableau abstrait : prévoir de l’air autour et choisir la bonne échelle (≤ 120 cm pour une entrée ou un vestibule, 160 × 250 cm sous un canapé, 170 × 240 cm et plus sous une table à manger) assure son impact sans envahir l’espace.
Tapis léopard : l’astuce « layering » empruntée aux décorateurs californiens
Un grand tapis en jute ou en sisal comme base, un tapis léopard plus petit légèrement décalé par-dessus : c’est le “layering” façon Havenly.
La superposition maîtrisée apportée par cette double épaisseur permet d’élargir visuellement l’espace sans multiplier les dépenses, tout en créant un jeu de textures qui rappelle les pages déco des magazines des années 70.
Le motif léopard n’est plus un pari audacieux : c’est un point d’ancrage. Il s’accorde avec le bois clair, le cannage, le laiton brossé ou le velours foncé. Il peut même encaisser une touche de rose vif ou de vert acide sans basculer dans le trop-plein. Et s’il traverse les styles, c’est qu’il a trouvé sa place entre classicisme graphique et modernité tranquille — comme un imprimé qui a compris qu’il n’avait plus rien à prouver.
